26 Novembre 2012
Le déjeuner rue de Miromesnil était prévu depuis trois semaines. Pendant une heure trente, Nicolas Sarkozy et François Fillon n'ont parlé que d'un seul sujet: la mort clinique de l'UMP. L'ancien président lui a confirmé qu'il n'avait pas l'intention d'aller lui-même sur le théâtre des opérations pour s'interposer entre les combattants. Il ne donne pour le moment que des conseils.
François Fillon lui a dressé le tableau apocalyptique d'un parti dans lequel des fraudes «industrielles» ont été organisées. Des fraudes telles que l'écart réel entre lui-même et Jean-François Copé serait, selon lui, «de cinq à dix points». Il lui a expliqué que ses équipes avaient mis du temps avant d'établir un mémorandum d'une centaine de pages qui pointe toutes les irrégularités. Bref, encore des récriminations sur cette élection qui décidément aura fait couler beaucoup d'encre et en fera encore couler.
«Je suis favorable à une nouvelle élection», aurait dit Sarkozy, propos repris par l'AFP. Plusieurs proches de l'ancien chef de l'État reconnaissent que ce dernier défend cette idée «depuis le début». «Il a tout de suite considéré qu'il fallait revoter», explique l'un de ses visiteurs les plus réguliers.
Mais Nicolas Sarkozy lui a aussi fait observer qu'il fallait éviter de se tourner vers la justice et trancher ce différend en interne. «Laisse passer un peu de temps, Jean-François ne peut pas accepter aujourd'hui un nouveau vote. Si un recours est évité, on pourra peut-être reconstruire quelque chose sur une base apaisée», aurait fait observer Nicolas Sarkozy, selon un proche de l'ancien président.