Elle est guettée comme le lait sur le feu par l'ensemble des douze mis en examen de l'affaire Bettencourt, et particulièrement par l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy: la position du parquet de Bordeaux sur l'affaire Bettencourt est désormais connue de la Chancellerie, selon une source interne.
Le parquet de Bordeaux a transmis, à la demande de Christiane Taubira, un rapport dans lequel il indique se diriger vers des réquisitions de non-lieu en ce qui concerne Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil, qui a conduit l'instruction, et mis en examen l'ancien chef de l'État le 21 mars dernier, juste avant de clore son instruction, garde néanmoins la possibilité de renvoyer qui il veut devant le tribunal correctionnel.
Les réquisitions du parquet peuvent toutefois influencer sa décision, et à défaut, pèseraient in fine sur les magistrats lors d'une éventuelle comparution au tribunal. Les arguments du parquet ne manqueront pas non plus d'être mis en avant pour contrer, dans l'opinion publique, ceux du juge Gentil. Ils pourront être utilisés par tous ceux qui décrivent un magistrat partial, instruisant à charge, et fustigent des mises en examen reposant sur des charges trop ténues. Si pour être mis en examen suffisent des «indices» «graves» ou «concordants» le renvoi devant un tribunal correctionnel suppose, lui, des charges.