18 Mai 2008
En europe, de nombreuses solutions existent pour accueillir les enfants en cas de grève. La Grande-Bretagne ne dispose d'aucune réglementation spécifique. Mais la loi permet cependant de réquisitionner du personnel par «la nécessité d'assurer à la communauté ce qui est essentiel à la vie». Cela arrive rarement, car les grèves concernent presque exclusivement le secteur public. Or le système scolaire à l'anglo-saxonne est dominé par les écoles privées.
En Allemagne, tout comme en Autriche, les fonctionnaires n'ont pas le droit de grève. Cette interdiction est présentée comme la contrepartie de la sécurité de l'emploi. De plus, les conditions de travail font l'objet de négociations constantes entre les syndicats et le gouvernement.
Les pays méditerranéens ont, eux, tenté de légiférer. En Italie, les élèves de moins de 10 ans sont pris en charge par des enseignants en cas de grève. L'assurance d'un service minimum est négociée contractuellement entre la direction des administrations et les syndicats. Lorsque le calendrier joue de mauvais tours, le bon déroulement des examens est assuré, également par des enseignants. Un délai minimum de dix jours doit séparer deux grèves.
En Espagne, l'éducation est considérée par la Constitution comme un «service essentiel» : les enseignants doivent déposer un préavis de grève dix jours avant la date prévue pour l'événement. Deux jours après les dépôts de préavis, l'administration doit rendre publiques les dispositions prises pour assurer le service minimum. Le Portugal a bien tenté lui aussi de fixer les règles d'accueil minimum, mais les dispositions de la loi de 1992 ont par la suite été jugées non conformes à la Constitution. Depuis, l'accueil obligatoire des enfants est négocié entre les partenaires sociaux ou parfois fixé, par arrêté ministériel. Dans les cas les plus difficiles, le gouvernement se laisse le droit de réquisitionner des agents des services publics. Ce recours a été utilisé près d'une vingtaine de fois durant les trente dernières années.
Enfin, en Grèce, l'histoire du service minimum est plus tourmentée. Il a existé jusqu'à la fin des années 1980. Les enseignants se trouvaient dans l'obligation d'assurer 25 % de leur temps de travail en cas de grève. Depuis, cette contrainte a été supprimée.
La diversité des réglementations reflète les mœurs de chacun des pays. Sans pour autant calquer, Xavier Darcos dispose d'une mine d'exemples pour sculpter la solution française.
Cette énième grève des enseignants est un combat médiocre, inutile et corporatiste car la réforme se fera, le nombre d'élèves globalement diminuant chaque année. Les syndicats enseignants deviennent de plus en plus anachroniques et incompétents face aux urgences que l'école doit résoudre.