RECETTE DE LA SOUPE ELECTORALE

Ce texte ne peut être reproduit qu'avec ma signature "Stella Vidal" suivie du titre de ma publication  www.stellavidal.com

Merci de votre compréhension

Nous allons vers les Présidentielles suivies des législatives. Moi qui ai bien connu l’envers du décor politique, je vais vous expliquer comment on fait la soupe électorale (toutes élections confondues).

Ce n'est pas ma conception de la recette, mais c'est la plus courante.

Pour qu'un personnage ou une équipe arrive au but final de la campagne : GAGNER, il faut :

INGREDIENTS :

Un chef cuisinier choisi de préférence pour sa notoriété, ou sa position sociale, capable d'attirer sur son nom un maximum de voix, qu'il ait déjà fait de la cuisine politique ou pas, c'est pas grave, s'il (ou elle) sait plaire dans son attitude et son discours (volontiers démago), ça suffit : ça, c'est la bonne recette à l'ancienne. La preuve, c'est que dans les hautes sphères, on peut avoir des ministres de la santé qui n'ont jamais porté une blouse blanche, et des ministres des affaires étrangères qui soignaient des parturientes dans le "civil".

DEGRE DE FACILITE : Moyen,          

TEMPS : un certain temps, comme le fut du canon

Revenons à nos moutons (et c'est bien le cas de le dire car Panurge ne les auraient pas reniés) : autour du chef, il faut des sous-chefs, bien aux ordres, et des sous-sous-chefs qui tous, sagement, vont cuisiner LA SOUPE ELECTORALE.

Si le chef est bon ça peut marcher, mais s'il se ramollit avant d'avoir terminé la recette, les marmitons risquent de se trouver un peu perdus devant leur piano. Alors un sous-chef prend le relais si ça refroidit un peu, mais il n'y a rien  de pire qu'un sous-chef qui devient chef : la toque devient trop petite car le tour de tête enfle très vite. La soupe devient insipide, alors on essaie de passer aux HORS D'OEUVRES, mais c'est couru d'avance !

Quand on compose une liste pour les municipales ou les régionales par exemple, on ne choisit pas la plupart des personnes y figurant pour leur compétence, mais pour ce qu'elles représentent dans le microcosme du paysage politique ou social : ce sont les échantillons des couches socio-professionnelles.

Conséquences : on se retrouve parfois avec des gens qui peuvent avoir de la bonne volonté, mais qui se révèlent totalement incompétents d'un point de vue politique, et même quelquefois ayant accepté bon gré mal gré de figurer sur la liste ou dans l'entourage sans en avoir envie : on les appelle les bouche-trous utiles, véritables marionnettes à la solde du chef et qui en attendent seulement un retour pour le fils, le neveu ou le filleul.

En ce qui concerne les Présidentielles, la qualité de la multitude des candidatures est trop souvent médiocre, des casseroles traînant à leurs fesses fréquemment. Or, les casseroles comme chacun le sait sans pour cela être très fort en cuisine, ce n'est pas fait pour être traîné ! La volonté d'agir et d'être utile à la collectivité, car c'est bien cela le véritable enjeu, peut suffire à être un bon candidat d'où que l'on vienne, mais ça, c'est une autre histoire.

Alors le chef et ses sous-chefs font des  SALADES, mal composées, et, de plus, mélangent les torchons et les serviettes. Quand ils se retrouvent au pouvoir,   le plat de résistance fait justement ...de la résistance, le soufflet tombe, la salade est cuite, la soupe a ranci et les hors d'oeuvres n'ont pas une couleur de revenez-y.

Là se révèle l'erreur de ce système de choix de personnes dans toute sa splendeur. Etre médecin ne suffit pas pour soigner et guérir l'ignorance et la bêtise (on l'a vu avec Douste-Blazy et ses propos démentiels sur l'Iran). De grâce, rebouteux et guérisseurs de tous poils, s'abstenir. MAIS ATTENTION : si vous dévoilez la vérité, ils cherchent à vous mordre et ils ne sont même pas vaccinés contre la rage.

De plus, on m'a rapporté qu'il y avait des pitbulls sans muselière. Que nous présage l'avenir dans ces conditions ? Quel degré de désaffection aurons-nous face au rejet des politiques par les Français ?

Et même s'il nous reste quelques mois, sortons vite le piment, le sel, le tabasco, le colombo, le gingembre etc... avant que la fadeur ne nous rebute de ces recettes, et que nous puissions garder l'espoir d'un renouveau, avec des têtes rajeunies (j'ai pas dit liftées) et des culs moins pincés.

Allez Président, vous avez du boulot, sachez vous entourer de pros !

Tout le monde est opportuniste, mais chacun ne le sait être avec opportunité (Maurice Chapelan).